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Sentences spirituelles diverses, mieux connaître les grandes religions: Judaïsme, Islam, Christianisme, Charles de Foucauld

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15 juin 2006

Visage actuel de l'église en Algérie (avril 2005)

Le cardinal Duval, comme les sept martyrs de Tibhirine, nous rappellent que l'Église d'Algérie toute entière témoigne par sa seule présence de l'amour de Dieu et de la solidarité des croyants. Elle rassemble 23.250 catholiques, dont 136 prêtres ou religieux et 210 religieuses. Leur existence invite à "ouvrir les yeux" sur l'Évangile, comme sur l'Islam. Ils nous appellent ici à distinguer Islam et terrorisme, comme nous souhaitons qu'on ne confonde pas le catholicisme avec les excès, passés ou actuels, de certains.

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Nouvel évêque

Jeudi 16 décembre 2004, à la basilique Notre Dame d'Afrique d'Alger, le père Claude Rault a été ordonné évêque du diocèse de Laghouat. Cette cérémonie était présidée par Mgr Michaël Fitzgerald, Président du Conseil Pontifical pour le Dialogue Inter-religieux, assisté de 6 autres évêques (d'Alger, d'Oran, de Constantine, de Rabat, de Tripoli et de Ségou) et d'une soixantaine de prêtres. Lors de la célébration, le père Claude Rault a réaffirmé sa foi dans l'Église et a accepté cette nouvelle mission. Puis les évêques lui ont imposé les mains pour qu'il soit comblé de l'Esprit. Il a ensuite reçu les attributs caractéristiques de l'évêque : la mitre, la crosse et l'anneau. C'est maintenant le nouvel évêque de toute la partie sud de l'Algérie.
Dans l'Église, il est demandé à quelques-uns de se mettre au service de tous. C'est le cas des «évêques», un mot qui signifie «veilleur». Chaque évêque est nommé par le Pape pour «veiller» sur une certaine région du monde. «Veiller», c'est d'abord être attentif à la vie de toute la population, qu'elle soit chrétienne ou non, spécialement aux plus pauvres, aux malades, aux plus fragiles. Veiller, c'est être attentif à la vie de la communauté chrétienne comme un berger veille sur son troupeau. Veiller, c'est aussi prier et rappeler sans cesse aux chrétiens que la source de leur action est à puiser dans l'Évangile de Jésus. Veiller, c'est enfin garder et enseigner fidèlement la foi telle qu'elle nous a été transmise. Pour remplir cette mission de veille, chaque évêque s'entoure de collaborateurs : prêtres, religieux ou religieuses, et laïcs.

Visage d’un diocèse

Le diocèse du Sahara a deux particularités : c'est l'un des plus grands du monde en superficie, c'est aussi celui dont la communauté chrétienne est la plus petite. Voici comment, Mgr Claude Rault, le nouvel évêque du Sahara, exprime la mission qui lui est confiée : «Le défi qui nous attend dans ce grand désert, c'est celui de la rencontre qui trouve son sens dans la convivialité et le respect mutuel, celui de nos différences partagées et reconnues, c'est celui de la pauvreté dans une région dont le sous-sol renferme tant de richesses, c'est celui des illusions vite reconnues des migrants qui tentent l'aventure d'une traversée vers un horizon souvent trompeur.
«Le désert est aussi et surtout le lieu des grandes solidarités, du partage, du compagnonnage, des longues marches ensemble où chaque voyageur prend sa part dans l'avancée de la caravane. Ensemble... ‘faisons caravane’, comme nous faisons ‘Église’, comme nous avons à faire ‘humanité commune’ au-delà des frontières géographiques, religieuses, raciales, personnelles, collectives».
(Fides, 26/10/2004)

L'Église face à son avenir

Pour la première fois, des délégués des quatre diocèses d'Algérie ont réfléchi au sens de leur vocation à vivre en terre algérienne, et à l'avenir de leur Église. L'Église d'Algérie veut être «promesse et signe d'espérance» pour les musulmans et vivre sa vocation et sa mission dans la rencontre. Cette assemblée était une première. Jamais encore des délégués venus des quatre diocèses d'Algérie - Alger, Constantine, Oran et Laghouat - ne s'étaient ainsi retrouvés pour réfléchir ensemble à la manière dont l'Église pourrait être mieux présente au pays, et davantage fidèle à sa mission. À l'origine de la réflexion, une question posée il y a un an par les évêques d'Algérie : «à quelles nouvelles étapes spirituelles et apostoliques sommes-nous appelés en tant qu'Église d'Algérie ?»
Ainsi interpellés, prêtres, religieux et religieuses, laïcs d'Algérie ou d'ailleurs, étudiants subsahariens avaient réagi en constituant près de 80 groupes de travail. Avant l'été, ils avaient transmis à un comité de pilotage le fruit de leurs échanges, certitudes et questions comprises. Résultat : un document de près de 200 pages. Du 22 au 25 septembre 2004, c'est ce document qui a servi de matière première de l'Assemblée inter-diocésaine qui a réuni à la maison diocésaine d'Alger près de 120 délégués venus des quatre diocèses d'Algérie.
Plusieurs étapes ont marqué cette rencontre. D'abord la reconnaissance de «la peur d'entrer dans une nouvelle dynamique avec les ruptures qu'elle peut entraîner», des incertitudes qui pèsent sur l'avenir, de la diversité des raisons et des sensibilités spirituelles ou apostoliques, et surtout la prise de conscience qu'un «nouvel avenir» se dessine avec la fin des années noires de la crise algérienne et l'arrivée de nouveaux chrétiens (étudiants africains notamment).

L’Église, d’hier à aujourd’hui

Les délégués ont relu l'histoire des chrétiens en Algérie - depuis les premiers martyrs numides jusqu'au sacrifice des 19 religieux et religieuses tués entre 1994 et 1996, en passant par la naissance des familles apostoliques des Pères Blancs, des Sœurs Blanches en 1868 et 1869, des Petits Frères et Petites Sœurs de Jésus (en 1933 et 1939) et de toute la famille foucauldienne.
Puis, avec l'aide d'universitaires algériens, ils se sont penchés sur les évolutions actuelles de la société algérienne avec notamment, sur le plan ecclésial, deux phénomènes nouveaux : la présence de migrants venus de l'Afrique subsaharienne qui traversent l'Algérie à la recherche d'un passage vers l'Europe, et le développement très rapide de nouvelles communautés ecclésiales non catholiques - principalement évangéliques - dans certaines régions, notamment en Kabylie. Dans ce contexte - ils ont aussi évoqué les conséquences de la mondialisation - quelle est la mission de l'Église de l'Algérie ? Quel est le sens de sa présence ? À mi-parcours, l'assemblée inter-diocésaine s'est emparée de la question.

L'Église persécutée

Rendue faible numériquement et spirituellement par les épreuves qui l'ont atteinte - départ d'un million d'Européens presque tous chrétiens en 1962, départ à partir de 1994 du petit groupe qui s'était formé après l'indépendance, assassinat des 19 religieux - l'Église d'Algérie n'a en réalité cessé d'approfondir sa mission. Conduite à devenir simplement «signe et servante du don de Dieu pour tout peuple», «accueil du don de Dieu fait à l'autre», comme le répète Mgr Teissier, elle ne prétend à rien d'autre que de «servir la tendresse de Dieu».
Perçue comme «signe de contradiction», «menace» parfois, elle peut alors aussi être «promesse et signe d'espérance» pour les musulmans. Les délégués présents l'ont pourtant rappelé : pas d'autre manière pour eux de vivre leur vocation et leur mission que la rencontre. Et pour pouvoir se donner les uns aux autres «le sacrement de la rencontre», pas d'autre choix que de devenir des «personnes sacrements», comme l'Évangile nous le révèle en rapportant les rencontres de Jésus pendant le temps de son ministère en Galilée.
Reste, et tous en sont conscients, qu'une nouvelle étape doit désormais être franchie. Qu'un relais doit être peu à peu passé à des hommes et des femmes qui n'auront pas forcément vécu la même histoire - celle notamment de la décolonisation - et qui, venant d'horizons différents, et sans doute plus jeunes, pourront ouvrir des portes jusque-là fermées. Dans leur message, les évêques insistent sur cette chance nouvelle offerte. «La multiplicité de nos origines, écrivent-ils, devrait nous permettre de montrer en vérité que le christianisme n'est pas réservé aux seuls Européens…».
(ACAT, 01/2005)

L’attente du Bon pasteur

«Nous tous, chrétiens en Algérie, nous avons appris la nouvelle de la mort du Saint-Père avec une peine profonde ; mais nous avons espérance et confiance en l'Esprit Saint, que le nouveau Pape sera lui aussi un Bon Pasteur pour l'Église et surtout qu'il continuera l'œuvre de Jean-Paul II», a déclaré à l'Agence Fides Mgr Henri Teissier, Archevêque d'Alger, à la veille de l'ouverture du Conclave.
«Nous avons besoin d'un guide pour l'Église universelle, déclare Mgr Teissier, comme point de référence pour tous les fidèles dans le monde, pour donner du courage à ceux qui vivent dans des situations de guerre, pour ceux qui vivent dans la pauvreté, comme les populations de l'Afrique sub-saharienne. Sa tâche ne sera pas facile. Nous espérons que l'Église continuera à agir dans la ligne de Jean-Paul II : surtout pour les plus pauvres et pour les déshérités, l'Église est Mère, l'Église est porteuse d'un message de paix et d'amour. Nous souhaitons que le nouveau Pontife poursuivra aussi le dialogue inter-religieux, dans le rapport spécial avec les jeunes et dans la lutte contre la laïcisation. En Algérie, nous, chrétiens, nous vivons dans un contexte difficile, mais nous voulons apporter notre contribution à la fraternité et à l'harmonie entre les peuples et les communautés religieuses dans le monde».
(Fides, 16/04/2005)

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Posté à 06:14 - Hommage aux martyrs de Tibhirine - Permalien [#]