Sentences

Sentences spirituelles diverses, mieux connaître les grandes religions: Judaïsme, Islam, Christianisme, Charles de Foucauld

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26 mai 2006

Jésus était-il marié à Marie-Madeleine ?

11 mai 2006

Pour Dan Brown, Jésus et Marie-Madeleine auraient été mariés. Il se fonde pour cela sur les évangiles gnostiques, des textes incomplets, sujets à toutes les interprétations, et qui, dans leur contexte culturel, laissent entendre que si union il y eut, elle ne fut que mystique.
Ce que dit le Da Vinci Code"Et le Sauveur avait pour compagne Marie-Madeleine. Elle était la préférée du Christ qui l’embrassait souvent sur la bouche." [...]
-on n’y parle pas de mariage, dit Sophie.
-Au contraire [...] en araméeen, le mot compagne signifiait épouse.
(chapitre 58, page 308)

L’évangile de Philippe : la preuve ?
Dans le texte original de l’évangile apocryphe de Philippe, les preuves de cette relation sont plus que minces. Des mots manquent, de sorte qu’il est difficile d’affirmer qu’il y eut relation charnelle :
"Et le compagnon des [...] Marie de Magdala. [...] elle plus que [...] les disciples [...] l’embrasse [...] sur sa [...]." Dan Brown pourtant complète le texte de façon à lui faire dire :
"Et le Sauveur avait pour compagne Marie Madeleine. Elle était la préférée du Christ, qui l’embrassait souvent sur la bouche." (chapitre 58). Dan Brown d’ajouter : "Comme le confirmeront tous les spécialistes, en araméen, le mot ’compagne’ signifiait ’épouse’." (chapitre 58).

Or, le texte en question n’est pas écrit en araméen, mais en copte... et rédigé bien après les évangiles canoniques et les évènements en question, dans une société gnostique. Pour les gnostiques, chez qui la sexualité est méprisée, les relations homme-femme se comprennent en terme de "compagnonnage" pour la préparation du salut . Le sens du mot "compagne" est ici celui de "collaboratrice".

Jésus célibataire ?
Dan Brown affirme que "un Jésus marié est beaucoup plus vraisemblable qu’un Jésus célibataire [...] parce qu’il était juif et que la société juive de son époque proscrivait, dans les faits, le célibat" (chapitre 58). Mais il oublie une tradition attestée par la Bible, telle la vie du prophète Jérémie si entièrement consacrée à Dieu qu’il ne s’est pas marié. Jean-Baptiste non plus. Dans le contexte de l’époque, ce choix, quoique rare, était possible.

Le baiser de Jésus ?
C’est sur le baiser supposé de Jésus à Marie Madeleine que l’auteur bâtit la thèse de leur relation charnelle.

Le baiser de Jésus à Marie Madeleine dans l’évangile selon Philippe constitue-t-il une preuve qu’ils étaient mariés ? Certainement pas ! Nous avons affaire là à un texte apocryphe et gnostique. Or, savez-vous que pour les gnostiques, le mariage était un péché ? Ils avaient une horreur absolue du corps, alors ce baiser ne peut être que de l’ordre de l’initiation, du compagnonnage. En d’autres termes, le Da Vinci Code s’appuie sur des textes gnostiques qui exècrent la chair et les relations charnelles pour accuser Jésus d’avoir des relations hiérogamiques (union sacrée) avec Marie Madeleine.Tous les gnostiques de la terre se retournent dans leurs tombes !
P. Joseph-Marie Verlinde

Les nombreuses images symboliques de "baisers" et "d’étreintes" contenues dans l’évangile de Philippe signifient, vu le contexte gnostique de ce texte, la transmission du souffle à l’initié, et expriment la relation mystique entre l’âme et Dieu,non un mariage humain.

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La descendance de Marie-Madeleine ?


11 mai 2006

Rien dans les évangiles canoniques ni dans les écrits apocryphes chrétiens n’évoque une quelconque descendance de Jésus et Marie-Madeleine. Dan Brown a en fait puisé son inspiration dans divers écrits ésotériques ou romancés contemporains, reposant sur l’histoire d’un prêtre français de la fin du XIXè siècle.
Ce que dit le Da Vinci CodeJésus n’était pas seulement marié, il était père ! Marie-Madeleine était véritablement le Vase sacré, porteuse du fruit d’une union royale !
(chapitre 58, page 312)
Selon Dan Brown, le saint Graal n’est pas la coupe du sang du Christ, mais le sein de Marie-Madeleine contenant la descendance charnelle du Christ.

Sources historiques ?
Toutes les "sources" bibliques et théologiques avancées par l’auteur le prouveraient : les manuscrits de la mer Morte découverts à partir de 1947, les documents gnostiques d’Hag Hammadi découverts en 1945, le document Q, les évangiles apocryphes, les manigances de l’empereur Constantin, l’attitude de Jésus à l’égard des femmes et de Marie-Madeleine en particulier, le culte païen mais toujours actuel du "féminin sacré"....
MAIS... tous les spécialistes et scientifiques sont unanimes : rien dans les évangiles canoniques ni dans les écrits apocryphes chrétiens n’évoque une quelconque descendance de Jésus et Marie-Madeleine. Alors quelles sources Dan Brown a-t-il utilisées ?

L’histoire de l’Abbé Saunière
1885 : un dimanche, devant des paroissiens médusés, le jeune abbé Béranger Saunière, curé du village de Rennes le Château, vilipende la République accusée de détruire la religion et se met du côté des royalistes. L’Etat lui retire son salaire pour trois ans, mais pas la célébrité... La comtesse de Chambord, veuve du prétendant au trône de France, remplit sa besace, ainsi que nombre de familles nobles. Le voilà riche. L’évêque veut le déplacer, mais l’abbé use de son droit d’inamovibilité. Non content de restaurer l’église, il se construit une solide demeure et une tour ! On jase. À sa mort, la maison ne revient pas au diocèse, mais à sa gouvernante... Après la mort de la gouvernante, son ami, Noël Corbu, désargenté, fait courir des rumeurs sur l’origine de la fortune de Saunière.

La naissance de la légende
En effet, bon latiniste, l’Abbé occupait ses loisirs à mener des travaux d’érudition. Il aurait ainsi découvert non seulement de l’or (le Trésor des Templiers), mais surtout un manuscrit révélant Le secret : le mariage de Jésus et de Marie-Madeleine ; de cette union serait née une fille, ancêtre de Clovis et des Mérovingiens. Découverte qui aurait assuré la fortune de l’abbé. Déjà en 1967, les rumeurs villageoises relayées par des farceurs avaient donné matière à un livre publié par Gérard de Sède, L’Or de Rennes ou la Vie insolite de Béranger Saunière. L’auteur prétend avoir retrouvé la généalogie des Mérovingiens jusqu’au Christ. Puis en 1982, L’Énigme sacrée, Best seller américain de Henry Lincoln, Michael Baigent et Richard Leigh, a repris ces spéculations.

Ces livres sont les vraies sources de Da Vinci Code : rien d’attesté ni de vérifié. D’ailleurs, Baigent et Leigh ont porté plainte pour contrefaçon auprès de la cour de Justice britannique, contre Random House, l’éditeur du Da Vinci Code.

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Trois femmes en une ?

11 mai 2006

Marie-Madeleine, prostituée ?
Ce n’est pas la thèse de l’Eglise des premiers chrétiens, ni encore aujourd’hui de l’Eglise orthodoxe. L’amalgame entre plusieurs "Marie" (la pécheresse, Marie de Magdala, Marie de Béthanie) a été fait plus tard dans l’Eglise d’Occident avec le pape Grégoire le Grand, mais dans un but d’évangélisation : elle symbolise en effet l’humanité sauvée. La fusion des trois Marie permet de reconnaître et d’imiter, réunies en une seule personne, la conversion, la contemplation et l’annonce du mystère pascal de la mort et de la résurrection de Jésus.
Ce que dit le Da Vinci CodeC’est pour se défendre du pouvoir de Marie-Madeleine que l’Eglise de Rome a propagé son image de prostituée.
chapitre 60
Entre Marie de Magdala, Marie de Béthanie et la femme pécheresse, il est difficile de s’y retrouver.

Un point s’impose
  Marie-Madeleine (appelée Marie de Magdala) est évoquée à la fois dans l’Evangile de Luc : " Marie, appelée la Magdaléenne, de laquelle sont sortis sept démons "(Evangile de Luc, 8, 2), et dans l’évangile de Matthieu, dans les récits de la crucifixion (Mt 27, 56). Mais on la retrouve aussi chez Marc, au matin de la résurrection (Marc 16, 1) et chez Jean, lors de la première apparition de Jésus ressuscité (Jean 20, 11-18).

Elle semble représenter la personne de l’Eglise qui a cru en Jésus-Christ quand il fut remonté vers son Dieu.
Saint Augustin d’Hippone
  Marie de Béthanie, quant à elle, accueille Jésus avec sa sœur Marthe (Evangile de Luc 10, 38-42). Elle est présente lors de la résurrection de Lazare, son frère (Jean 11, 1) et le jour où elle versa un parfum de grand prix sur les pieds de Jésus, les essuyant ensuite avec ses cheveux (Jean 12, 1-8).

  Luc mentionne par ailleurs une femme, qualifiée de pécheresse, qui effectua ces mêmes gestes (Luc 7, 36-38).

Nous revoilà au point de départ du "qui est qui" ?
Dans l’Eglise d’Occident et jusqu’à la réforme du calendrier liturgique, on a réuni les trois figures en une ; en effet, en 591, le pape Grégoire le Grand aborda cette question dans une homélie, et finalement amalgama en une seule ces trois femmes. C’était dans le but de présenter Marie-Madeleine comme modèle pour les chrétiens : elle avait laissé entrer dans sa vie la miséricorde aimante de Jésus et en avait été transformée.

Grégoire le Grand "invente" Marie-Madeleine par souci d’évangélisation.
A la fin du Vème siècle, les invasions touchent à leur fin. les barbares, installés dans l’ancien empire romain, ne sont pas chrétiens, loin s’en faut. Madeleine aura le visage de l’Eglise dont rêve Grégoire : une Eglise de paix, qui entretient une relation amoureuse avec le Christ, à l’image de Marie-Madeleine.
Qui mieux que l’ancienne pécheresse peut symboliser le pardon et la réconciliation, après des temps troublés où chacun a passé son voisin par le fil de l’épée ?
Mais voilà désormais Marie de Magdala indissolublement liée à la pécheresse, la femme de la Résurrection avec celle de la mauvaise vie. En effet, seule cette union des contraires laisse place à un renversement, un bouleversement, une conversion. Marie-Madeleine vivra comme pécheresse convertie pour exhorter les chrétiens à changer de vie et à purifier leurs moeurs.
Régis Burnet

Dans l’Eglise orthodoxe, en revanche, les trois Marie réunies par Grégoire le Grand ont toujours été distinctes : Marie-Madeleine y est particulièrement vénérée comme la " porteuse de myrrhe" (pour oindre les morts) et "égale des apôtres".

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A qui Jésus a-t-il confié l’Eglise ?


17 mai 2006

Le roman suggère une Marie-Madeleine dépositaire du gouvernement de l’Eglise.
Pourtant, dans l’Evangile de Marie, rien de tout ça : Marie-Madeleine y est chargée -rôle considérable- d’encourager les apôtres à mettre en pratique les paroles du Christ.
Ce que dit le Da Vinci CodeSelon ces évangiles non modifiés, ce n’est pas à Pierre que le Christ a confié l’Eglise mais à Marie-Madeleine.
(chapitre 58, page 310)
On peut lire chapitre 58, page 310 : "Alors Pierre dit : Est-il possible que le maître se soit entretenu ainsi avec une femme sur des secrets que nous nous ignorons ? Devons-nous changer nos habitudes, et tous écouter cette femme ? L’a-t-il vraiment choisie et préférée à nous ? Et Lévi répondit : "Pierre, tu as toujours été un emporté à t’emporter. Je te vois maintenant acharné contre la femme, comme le sont nos adversaires. Pourtant, si le Maître l’a agréée, qui es-tu pour la rejeter ? Assurément, le Seigneur la connaît très bien. Il l’a aimée plus que nous." Et le roman de poursuivre : "[...] -la première communauté chrétienne aurait dû être dirigée par une femme ?
  Exactement. Jésus fut le premier féministe de l’histoire. Il voulait confier l’avenir de son Eglise à une femme. "

L’évangile de Marie (Madeleine)
Cet extrait de l’évangile de Marie (de Magdala) est en fait le premier traité d’un manuscrit gnostique copte du 2ème siècle, découvert chez un antiquaire du Caire à la fin du XIXème siècle.

Marie-Madeleine apparaît dans cet évangile comme la médiatrice et la messagère d’un enseignement non pas scripturaire mais gnostique. Elle se tient au-dessus des apôtres. Ce qui d’ailleurs ne signifie pas dans un contexte d’initiés, une relation amoureuse entre le Christ et elle, mais le rapport privilégié entre le maître et la disciple digne d’accéder à la connaissance. Agnès Jauréguibéhère

Marie Madeleine, apôtre des apôtres
Dans cet évangile apocryphe, Marie-Madeleine joue un rôle considérable. Elle encourage les apôtres à mettre en pratique des paroles du Christ que Pierre lui demande de leur faire connaître. Elle raconte alors une longue vision du Seigneur qui lui aurait dit : "Bénie sois-tu puisque tu n’a pas hésité à ma vue". André et Pierre sont sceptiques. D’où la déclaration de Pierre citée par le livre. D’où la conclusion selon laquelle le Christ aurait confié le gouvernement de l’Eglise à Marie-Madeleine, et non pas à Pierre.

Et dans les évangiles canoniques aussi, la place accordée à Marie-Madeleine est primordiale. Elle est présente au Calvaire, le lieu où Jésus a été crucifié, selon les évangiles de Marc, Matthieu et Jean. Puis au Sépulcre, le tombeau dont elle trouvera la pierre roulée.

Elle est la première personne à qui Jésus se montre ressuscité et à qui il demande d’annoncer sa résurrection aux apôtres. En allant, pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, répandre la Bonne Nouvelle de la victoire de la mort sur la vie, elle est l’apôtre par excellence.

  Agnès Jauréguibéhère
hommenouveau.fr
Décoder Da Vinci Code, Paris, Ed. de L’Homme Nouveau, Coll. Sur le vif, juin 2005, 44 p., 5 €.

Professeur de philosophie durant plusieurs années, Agnès Jauréguibéhère a été responsable des numéros spéciaux du journal "L’Homme Nouveau". Elle s’intéresse particulièrement aux problèmes de société et à ceux relevant de l’éthique.


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Marie-Madeleine, au delà des légendes (livre)
Amy Welborn
Année : 2006
Editeur : Le Forum
ISBN : 2916053077
Nombre de pages : 162

Présentation

Ce livre est une introduction très élémentaire aux faits et à la fiction qui entourent Marie-Madeleine. Nous explorerons ce que l’Écriture a à dire sur son identité et son rôle dans le christianisme apostolique. Nous verrons comment, juste après cette période apostolique, elle fut adoptée par un mouvement qui remodela son image afin de soutenir leur propre programme théologique, une dynamique que nous voyons étrangement et, sans ironie, se répéter aujourd’hui. Nous verrons comment le christianisme occidental et oriental l’ont décrite, honorée et ont été inspirées par elle, ainsi que comment leurs histoires ont divergé. Au Moyen Age, dans l’Occident, l’histoire de Marie-Madeleine sert, en particulier, à enseigner aux chrétiens les notions de péché et de pardon : comment se repentir avec l’espérance du salut ouvert à tous. Elle fait des apparitions fréquentes dans l’art, la littérature et le théâtre religieux de l’époque. Elle sert d’inspiration pour beaucoup de femmes et filles qui se livraient à la prostitution ou étaient simplement très démunies. Elle inspire les franciscains et les dominicains dans leurs efforts pour prêcher la réforme et la repentance. Tout cela semble très positif et l’est, de fait, dans l’ensemble. Ce n’est pas, en revanche, l’idée que nous recevons de certains commentateurs contemporains sur l’image historique de Marie-Madeleine. Ce livre fait le trie entre réalité, fiction et pure invention.
Amy Welborn

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