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20 mai 2006

Livre Da Vinci code contre essai original sur La cène de Léonard de Vinci. 1

Posted on Mercredi, janvier 26 @ 19:23:02 CET

- Un travail inédit de l'ami Thierry Frey. Une mise en perspective de la symbolique de la Cène de Léonard de Vinci qui est légèrement antérieure au succès de librairie du " Da Vinci code " mais qui porte grosso modo sur le même sujet.
- Il s'agit ici avant tout pour l'auteur d'essayer de comprendre le tableau et non pas de se positionner pour ou contre le Da Vinci Code. Même si la critique du livre est implicite ici.

- Il est question entre autre, du mariage de Jésus avec Marie Madeleine, de l'homosexualité de " Da Vinci ", de Saint Jean efféminé … Tous les ingrédients d'un best-seller, que Thierry finit par démonter...

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Thierry tient à faire l'honnête mise au point suivante : "... depuis mon travail, j'ai appris que mes renseignements sur le prieuré de Sion seraient faux, et qu'il s'agirait d'une invention récente !!! C'est donc à prendre avec réserve ; maintenant que tout le monde en parle et fait des recherches, on finit par apprendre des choses "

- Le document est présenté avec des photos de qualité sur des pages annexes à cliquer.

Thierry Frey : L'idée de ce travail m'est venue il y a plus d'un an en lisant le livre " la révélation des Templiers ; gardiens secrets de l'identité du Christ " livre traduit de l'anglais en 1999.
Les Internautes qui auraient déjà lu " Da Vinci code " seront moins surpris que les autres, par mon travail puisque ce livre best seller a quelque peu défloré le sujet, tout en le dénaturant cependant.

Ce texte est construit comme un cheminement menant à des découvertes progressives, comme je les ai vécues moi même, elle nous mène à la notion de vérité au singulier et de vérités au pluriel.
Il s'agit en fait plutôt d'une synthèse, d'un résumé de mes lectures et recherches, mais pas d'une réflexion approfondie.
Je vous invite donc à entreprendre maintenant ce voyage...

- Né en 1452 dans le village de Vinci proche de Florence, Léonard véritable génie, fait preuve d'une étonnante diversité de compétences puisqu'il sera tour à tour dessinateur de talent, ingénieur futuriste, architecte, inventeur visionnaire, musicien, philosophe, anatomiste, peintre. 
Il est mandaté pour réaliser une fresque sur le mur du fond du réfectoire du couvent de Ste Marie des Grâces à Milan.
Léonard réalise avec sa fresque un espèce de trompe l'œil en perspective qui semble prolonger le fond du réfectoire et qui montre le Christ devant une table au cours d'un repas.
Vous remarquerez que la scène semble être éclairée par la gauche comme si elle l'était réellement, par les vrais deux fenêtres de la pièce disposées à gauche. La partie supérieure de la fresque semble être le prolongement des demi arches du plafond qui se termine par trois arches.

Les lignes de fuites convergent vers l'œil de Jésus et orientent le regard vers le personnage central tout en lui donnant plus d'importance encore.

- Malheureusement, et vous allez le comprendre tout de suite, Léonard innove et expérimente une nouvelle technique ; il ne s'agit pas vraiment d'une fresque mais d'une peinture murale faite à la détrempe sur un mur de plâtre ; la détrempe étant une émulsion de craie, d'eau, d'huile et d'un liant ; généralement de la colle d'os.

- La fresque commence déjà à se détériorer 20 ans après la fin de son exécution, vraisemblablement à cause de l'humidité, ce qui provoque à l'époque une polémique mettant en cause les compétences de Léonard. Dès 1780 les premières interventions de restauration commencent à la détrempe ou à la gouache, en vernissant tout le mur à l'huile, ce qui dissimule la peinture d'origine sous des repeints. Dès la deuxième rénovation les premiers ajouts sont raclés et remplacés par des ajouts à la peinture à l'huile. Vers 1800 nouvelle période de restauration sur d'autres zones de la fresque, en 1821 toute la partie de la nappe située sous le Christ est consolidée avec de la colle animale avant d'être détachée, dès 1850 on tente une consolidation de l'ensemble suivie d'un nettoyage.
Lors des bombardements de 1943 le toit du bâtiment s'effondre et trois murs sont fortement endommagés, la fresque subit alors les affronts conjugués de la poussière et de l'humidité, la peinture est complètement noircie, se présentant comme un tissu caoutchouteux qui au moindre contact perd non seulement sa couleur mais aussi l'impression en plâtre sous-jacente. Dès 1947 et jusqu'aux années 1970 la fresque subit à nouveaux des travaux d'élimination des anciens repeints et d'essais de restauration des sous couches originales. C'est en 1993 seulement que la dernière et 9ème restauration réussit à rendre à la fresque une approche fidèle de la peinture originale de Léonard, mais limitée à des fragments qui nous permettent à présent d'imaginer ce qu'était l'œuvre originale ; certaines zones ne sont plus lisibles sur l'original, alors que l'on trouve de nombreuses reproductions faites au cours des siècles.

Ces reproductions qui sont autant d'interprétations dont il faut se méfier, ont contribué à installer dans la conscience collective une certaine image de la cène conforme à la pensée commune mais différente sans doute de l'idée originale que voulait exprimer Léonard.
Allé à Milan cet été pour voir de mes yeux l'œuvre j'ai été très impressionné par le mystère qui demeure dans cette grande fresque abîmée. J'ai même eu l'impression que je me trouvais en face de Léonard qui essayait de me transmettre des messages réservés à quelques initiés...

- L'observation attentive de l'œuvre avec un œil critique et neuf nous amène à nous poser quelques questions relatives à ce que chaque chrétien s'attend à trouver dans la représentation du dernier repas de Jésus.
Il n'y a pas sur la table de coupe de vin devant le Christ seulement quelques gobelets.
Quant au pain rompu et à partager, il n'est pas conforme à l'idée symbolique à laquelle nous sommes habitués.

Observons les visages, pas là non plus de représentation habituelle, pas de disciples sereins ou étonnés mais plutôt des visages tendus, courroucés, des positions agressives, remarquez l'expression des personnages.

Que veut signifier Thomas avec son doigt levé et menaçant ?

Que peut signifier cette main en surnombre armée d'un poignard ? ( située au dessus de l'assiette au milieu de l'image). Il est impossible qu'elle appartienne à un des convives, aucun ne pouvant se tordre le bras de la sorte

Comment enfin est représenté Jean dit " le bien aimé " qui, selon les écritures " était si proche de Jésus qu'il était couché sur son sein " ?
Il est représenté tendu à l'opposée de Jésus. En regardant plus en détails il semble que ce soit une femme si l'on en juge par la finesse du visage et des mains, par les cheveux, le collier en or et même les formes de la poitrine.
Cette femme car s'en est une à n'en point douter porte des vêtements qui accentuent sa nature particulière ; ils font pendant à ceux de Jésus l'un porte un manteau rouge et une robe bleue, l'autre un manteau bleu et une robe rouge de même facture. Aucun des autres convives n'a des vêtements qui reflètent ceux du Christ, voilà assurément un personnage qui nous est présenté comme très proche, voir complémentaire de Jésus. On remarque également que l'ensemble formé par Jésus et cette femme dessine un grand M, un peu comme si les deux personnages avaient été unis à hauteur de la taille.

- Il semble en fait que Léonard s'amusait à réaliser pour ses clients qui lui commandaient des œuvres religieuses classiques, des tableaux qui n'avaient rien d'orthodoxe. Léonard espérait il que seuls quelques observateurs initiés puisent décrypter son message ?
A t-il utilisé cette fresque pour véhiculer une croyance qu'il aurait été suicidaire de formuler de façon plus précise ? Pourquoi Léonard aurait-il risqué sa réputation et sa vie ? L'inquisition faisant encore des ravages à son époque.  

Contemplons encore cette œuvre et remarquons que l'un des deux personnages de droite qui se permet de tourner le dos au Rédempteur a les traits de Léonard lui même. Un autre peintre de la renaissance n'aurait jamais introduit dans un tableau un détail fortuit ou visant simplement à faire beau.
Si l'on a souvent présenté Léonard comme un chrétien pieux dont les tableaux reflètent la profondeur de la foi, nous venons de nous apercevoir qu'il présente une imagerie fort éloignée de l'orthodoxie chrétienne. Peindre la cène sans montrer de vin revient à peindre un couronnement sans représenter de couronne.
Ou bien l'artiste a raté son œuvre, ou bien il a atteint un autre objectif celui de se présenter en hérétique, en homme ayant des convictions religieuses certes, mais divergentes, voire antagonistes de celles de l'orthodoxie. La cène ainsi que d'autres œuvres nous livreraient en réalité le code secret du peintre.

 

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