Livre Da Vinci code contre essai... 2 ème partie
- Voici quelques éléments de réponse qui pourraient nous éclairer
sur les étranges rapports que Léonard entretenait avec l'Eglise.
Selon certains commentateurs modernes la femme qui se tient à coté de Jésus serait Marie Madeleine.
Les
Femmes (certaines en tout cas) auraient tenu un rôle essentiel dans la
vie de Jésus ; rôle que l'Eglise a ensuite volontairement occulté pour
mettre les hommes sur le devant de la scène.
Si dans les 4
Evangiles retenues par le droit canon lors du concile de Nicée vers 325
on parvient à peine à trouver quelques mentions du rôle des femmes, il
en est autrement dans les évangiles apocryphes ; dans celle de Philippe
notamment qui écrit " elles étaient trois à toujours marcher avec le
Seigneur : Marie sa mère, sa sœur et Madeleine qui est dite sa
compagne. Sa mère, sa sœur et sa compagne s'appelaient toutes Marie "
Philippe écrit " Le Christ l'aimait plus que tous les disciples et il
avait l'habitude de souvent l'embrasser sur les lèvres " ( le terme de
disciple ne se référant pas uniquement aux hommes et le terme de
compagne se traduisant plutôt par épouse)
- Il serait donc possible d'imaginer Jésus marié.
Dans les 4
Evangiles reconnus par le droit canon on remarque que, Marie Madeleine
est la seule femme à ne pas être identifiée par rapport à un homme -
sœur, mère, fille ou épouse. Elle est simplement appelée par son nom.
Se pourrait il que les évangélistes aient ignoré son identité, il est
plus vraisemblable de la supposer si célèbre qu'aucune précision
supplémentaire ne soit nécessaire.
Outre Marie, Marie Madeleine
est la seule femme nommément citée. Elle apparaît pour la première fois
au cours du ministère de Jésus en Galilée, puis elle assiste à la
crucifixion et devient le premier témoin de la résurrection. Marie
Madeleine est non seulement la première femme, mais encore la première
personne à l'avoir vu.
Elle est même la première a avoir reçu une
mission apostolique directe de Jésus ; celle de porter la nouvelle de
sa résurrection aux Apôtres. Elle apparaît donc bien comme un
personnage essentiel proche de Jésus, même si l'Eglise ne s'est ensuite
intéressée qu'aux hommes, aux Apôtres … et à Pierre pour en faire son
premier Apôtre qui bâtira une église régentée par une papauté et un
clergé exclusivement masculin.
- Il est par ailleurs surprenant de constater que de Marie Madeleine a tenu un rôle de premier ordre dans diverses traditions.
Ainsi
les cathares étaient ils persuadés que Marie Madeleine fut l'épouse,
sinon la concubine de Jésus ; farouches adversaires de la sexualité et
même du mariage il est impensable qu'ils aient inventé cette histoire
et qu'ils ne se soient appuyés sur des connaissances certaines et
sérieuses.
En Languedoc comme en Provence Marie Madeleine qui se
confond avec Marie de Magdala ; la Magdaléenne, est de nos jours encore
une sainte populaire. Elle y aurait même vécu, étant venue en France
après la mort de Jésus. Elle aurait résidé à la Sainte Baume et ses
ossements seraient à la basilique de Saint Maximin ; plusieurs fêtes
catholiques la vénèrent encore actuellement dans la région.
La
légende de la Magdaléenne (s'il s'agit d'une légende) a même laissé
quelques traces ailleurs puisque l'on retrouve dans la cathédrale de
Chartres,un vitrail qui représente Marie Madeleine dans son bateau, à
son arrivée en France. Ce vitrail est la plus vieille représentation de
la légende en France ; sa présence montre l'importance qu'elle revêtait
pour les architectes de cathédrales.
De nombreux commentateurs laissent supposer que le secret des Templiers concernait entre autre Marie Madeleine, ses relations avec Jésus, la place de Jean Baptiste et la découverte du Graal.
- Avant de revenir à Léonard de Vinci évoquons le début de la période des Templiers pour faire une découverte surprenante.
En
1099 Jérusalem est à nouveau aux mains des croisés et Godefroi de
Bouillon s'y installe à la tête de l'ordre. Une abbaye est construite
sur le mont Sion elle donnera son nom au prieuré de Sion, ordre qui se
sépare de celui des Templiers en 1188. A partir de cette date les deux
ordres assument chacun de façon autonome et indépendante leur destin.
L'ordre
des Templiers reste visible jusqu'à son déclin au 14eme siècle et son
histoire nous est plus ou moins connue, mais l'ordre du prieuré de Sion
disparaît discrètement aux yeux des profanes et se fait oublier.
Comme
l'ordre des Templiers, celui du prieuré de Sion garde jalousement ses
secrets concernant semble t'il aussi Marie Madeleine, son rôle et le
Saint Graal.
Certains chercheurs ont retracé le parcours du
Prieuré les menant à nos jours puisqu'il aurait son siège à Saint
Julien en Genevois, et est enregistré comme association sous le titre
de " Circuit " (Chevalerie d'Institution et Règles Catholiques d'Union
Indépendante et Traditionaliste) une association qui comptait plus de
9000 membres en 1956. Contrairement aux templiers, les membres du
prieuré continuent à travailler au fil des siècles, sous forme de
société initiatique et secrète mais pas seulement en France.
La
liste de quelques Grands Maîtres nous incite à penser que le Prieuré a
réussi à rester influant ; on relève entre autres en commençant par les
derniers ; Jean Cocteau dans les années 1950, Claude Debussy dans les
années 1900, Victor Hugo vers 1860, Isaac Newton de 1691 à 1727,
Botticelli de 1483 à 1510 et……….. Léonard de Vinci de 1510 à 1519
- Etant Grand Maître du Prieuré de Sion, (donc proche des Templiers), et compte tenu de ses connaissances ésotériques, Léonard n'a-t-il pas voulu nous faire parvenir un certain nombre de messages à travers ses peintures ?
- En recherche de vérité, après avoir appris ces diverses théories,
j'ai voulu aller à Milan voir de mes propres yeux l'œuvre de Léonard
pour essayer de mieux comprendre.
Ayant vu la peinture murale de près je me suis reposé les questions du début de ce travail mais sous un autre angle.
J'ai
d'abord été frappé de constater qu'après la dernière restauration (qui
je le rappelle essaie d'être fidèle à l'original) les couleurs des
vêtements de Jésus et de Marie Madeleine ne soient pas inversées comme
énoncé dans les précédents commentaires ; la fresque est difficile à
décrypter parfois mais j'ai pu remarquer que la couleur rouge était
très différente d'un personnage à l'autre. Je me mis alors à douter des
interprétations que je viens de vous présenter.
J'ai
également appris qu'étaient conservés dans la bibliothèque royale de
Windsor certains croquis de Léonard qui étaient les esquisses, les
éléments préparatoires à la fresque finale L'une de ces documents
concerne l'étude du bras de Pierre.
N'avez vous pas l'impression
qu'en bas du croquis on distingue l'esquisse de sa main repliée en
arrière comme ceci ( faire le geste) elle pourrait tout simplement être
la main qui tenait le mystérieux poignard ? ? ?
La thèse qui
parlait d'une main en surnombre est difficile à vérifier puisque l'état
de la fresque ne permet pas de repérer toutes les mains. A ce niveau
encore je me demande si les précédentes thèses n'ont pas été établies à
partir de reproductions et interprétations peu fidèles de la fresque
d'origine.
Quant
au mystère des pains non rompus et à l'expression dure et agressive des
visages, j'ai également appris à Milan que la fresque ne représenterait
pas l'institution de la cène ( de l'eucharistie) située à la fin du
repas, mais un moment antérieur où Jésus dit : " l'un de vous me
livrera "il s'agit d'un moment éminemment grave et chargé d'émotion où
l'on peut comprendre que les disciples soient à la limite de se fâcher,
soit en mettant la parole de Jésus en doute, soit en suspectant leur
voisin ; ce qui peut expliquer leurs attitudes courroucées.
Et
Marie Madeleine alors ? Là aussi je fus troublé de découvrir dans la
cène de Domenico Ghirlandaio ( peintre mort en 1494, un an avant que
Léonard ne réalise la sienne) qu'il y avait aussi à la droite de Jésus
un personnage au visage juvénile voire féminin.
de plus ce
personnage conforme aux Evangiles,était comme le disent les écritures "
penché sur sa poitrine " ( nous sommes par contre dans cette œuvre là
au moment exact ou Jésus partage le pain)
- S'agit il vraiment d'une femme dans la fresque de Léonard ? la
peinture de Ghirlandaio nous rappelle que Jean était très jeune ( il
apparaît sans barbe évidemment), que c'était le disciple que Jésus "
aimait le plus " et que même dans la tradition chrétienne actuelle il
est souvent décrit comme " efféminé "
Il
faut également rappeler que Léonard (vraisemblablement homosexuel)
avait naturellement tendance à représenter l'archétype de la beauté
masculine de façon efféminée.
Peux t on dire que le personnage
avait une poitrine aux formes féminines ? l'état de la fresque ne me
permet vraiment pas de l'affirmer ;
vous remarquerez sur cette
reproduction en noir et blanc que l'on aperçoit les pieds de Jésus ;
qui ne sont plus visibles sur la fresque originale ; c'est peut être ce
genre d'interprétation et ce genre de mauvaise reproduction qui peut
nous induire en erreur.
- En conclusion
A ce jour je dois vous avouer que je ne sais plus où est la limite entre l'ésotérisme et la vérité dans cette œuvre.
Le
travail que je vous ai présenté demanderait à être poursuivi encore par
des recherches beaucoup plus approfondies et minutieuses, mais serait t
il possible alors de découvrir La Vérité ? ou d'en rester à des
vérités.
Nous voilà au cœur de notre réflexion ….., j'en retiens
pour leçon qu'il nous faut toujours rester vigilants et garder un
esprit critique à l'écoute des affirmations qui nous sont faites ; et
que ces affirmations ne devraient être retenues qu'après avoir été
vérifiées.
Il ne s'agit pas de mettre systématiquement en doute
tout ce qui nous est dit, mais de savoir prendre du recul et d'analyser
les apparentes vérités.
- Nous devons certes faire la lumière… mais toute lumière nous
renvoie à la question de l'éclairage, à la question de sa source ; à la
question de la qualité de la lumière donc…………...
Comme je vous
l'ai déjà dit au début de ce travail, Léonard à peint sa fresque comme
un véritable trompe l'œil, en simulant un éclairage venant de la gauche
; côté où le mur était percé de véritables fenêtres et d'où venait la
vraie lumière, il a donc choisi d'emblée de mettre son œuvre
énigmatique sous un certain éclairage ; peut être aurait il pu nous en
proposer d'autres ?
- J'espère que ce voyage vous aura permis de découvrir au moins deux
éclairages (le mot éclairage étant bien sur pris au sens figuré), que
vous aurez perçu deux façons de voir les choses ; peut être en
découvrirez vous encore d'autres ?
S'agit il d'ésotérisme ou de vérités ? je vous laisse y répondre vous même.
- Bibliographie
- Il cenacolo.Guide du visiteur du réfectoire
Léonard de Vinci d'Enrica Crispino
La révélation des Templiers de Lynn Picknett et Clive Prince paru en 1997
Internet
Et
" pour le fun " comme l'on dit maintenant le best seller Da Vinci Code
qui ne vous apprendra rien de précis ni de constructif mais qui a le
mérite d'être un roman facile à lire.