26 mars 2006
Bien aimé, Ibn Arabi
tant de fois t'ai-Je appelé,
et tu ne M'as pas entendu !
Tant de fois Me suis-Je à toi montré,
et tu ne M'as pas vu !
Tant de fois Me suis-Je fait douces effluves,
et tu n'as pas senti,
nourriture savoureuse
et tu n'as pas goûté.
Pourquoi ne peux-tu M'atteindre
à travers les objets que tu palpes ?
Ou Me respirer à travers les senteurs ?
Pourquoi ne Me vois-tu pas ?
Pourquoi ne M'entends-tu pas ?
Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ?
Pour toi Mes délices surpassent
tous les autres délices,
et le plaisir que Je te procure
dépasse tous les autres plaisirs.
Pour toi Je suis préférable
à tous les autres biens.
Je suis la Beauté,
Je suis la Grâce,
Bien-aimé, aime-Moi,
aime-Moi seul, aime-Moi d'amour.
Nul n'est plus intime que Moi.
Les autres t'aiment pour eux-mêmes:
Moi, Je t'aime pour toi,
et toi, tu t'enfouis loin de Moi.
Bien-aimé,
tu ne peux Me traiter avec équité,
car si tu te rapproches de Moi
c'est parce que Je me suis rapproché de toi.
Je suis plus près de toi que toi-même,
que ton âme, que ton souffle.
Bien-aimé, allons vers l'union...
Allons la main dans la main,
entrons en la présence de la Vérité,
qu'elle soit notre juge
et imprime son sceau sur Notre union
à jamais.