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Sentences
1 mars 2006

Le Message Soufi

Bien-aimés de Dieu, je désire vous parler ce soir du Message Soufi et de son oeuvre dans le monde.

Tout d’abord, les gens se demandent si c’est une mission qui vient d’Orient. Je vous dirai qu’elle ne vient ni d’Orient, ni d’Occident : elle vient de Là Haut. C’est pour l’œuvre de Dieu et pour le service de l’humanité que les gens de l’Est et de l’Ouest, du Nord et du Sud se sont unis dans cette tâche sacrée. Le nom Soufi est aussi bien oriental qu’occidental ; il vient du mot grec Sophia ; en Perse on dit Sufia, ainsi le mot est aussi acceptable en Orient qu’en Occident.

Ce n’est pas le nom d’une certaine secte ou d’une certaine religion, mais bien le nom de l’essence de toutes les religions. Sans doute très souvent les gens confondent le mot sagesse avec le mot intelligence, mais en fait la sagesse est quelque chose qui jaillit du cœur de l’homme. La source de la sagesse est Dieu Lui-même, tandis que l’intellectualité est une connaissance acquise ici-bas, la connaissance des noms et des formes ; l’habileté de ce monde ne peut être comparée à la sagesse. Beaucoup de gens sont habiles, mais sont-ils sages? Leur sagesse dure quelques moments ou quelques jours et n’aboutit à rien. Tout succès acquis par l’habileté d’ici-bas est limité, et quand la limite est passée il prend fin. La vraie sagesse est la divine essence cachée profondément dans le cœur de l’homme ; quelques-uns la cherchent consciemment, d’autres inconsciemment. Sofia ou Soufisme est le nom de la véritable sagesse, qui jaillit comme une source divine du cœur de l’homme. Ceux qui, à travers les âges, ont réalisé cette source divine, qui est l’héritage de chaque âme, l’ont appelé Sophia ou Sagesse. On lui a également donné d’autres noms tels que Vedanta, Bible ou Écriture, mais la sagesse sous toutes ses formes et quelle que soit l’époque à laquelle elle a été donnée au monde, est en fait le Soufisme.

Le nom fut adopté, sans aucun doute, pour distinguer des institutions où des étudiants se consacraient à l’étude des métaphysiques et du culte intérieur, à la contemplation de Dieu et aux oeuvres de charité. Les gens qui appartenaient à ces institutions furent les premiers, à n’importe quel moment et dans n’importe quel pays où le Divin Messager vint, à sympathiser avec Lui et à Le comprendre. Leurs cœurs étaient assez grands pour recevoir le nouveau Message et ils furent les fermes soutiens de tous les Messagers. Si nous étudions les traditions des guerres de religion, nous trouvons que partout, et à chaque période, il y a eu toujours opposition au message qui fut donné aux hommes comme une inspiration, les hommes se battant entre eux en disant : “Notre Dieu est différent du vôtre; notre église est différente, le Messager pour qui vous avez de l’estime est différent.” Jamais, pour les Soufis, ces différences n’ont existé ; ils s’opposaient seulement et luttaient contre ce qui divisait l’humanité en tant de sectes et de croyances, contre les nations qui se battaient au lieu de s’harmoniser et de se comprendre à l’aide de la religion. Aucun prophète, aucun Messager n’a jamais porté le message au monde avec l’idée que ses partisans fussent exclusifs, qu’ils pussent regarder les partisans et les disciples des autres croyances avec haine et mépris ou qu’ils pussent dire que le leur était le seul vrai message. Combien de guerres et de batailles dans l’histoire du monde ont été causées par des différences religieuses ? Cependant cela n’était pas le désir de Dieu, ni le mobile des prophètes et de la religion; c’était l’abus de la religion causé par les autorités religieuses, en vue de leur propre pouvoir et pour exercer leur empire sur les pratiquants de cette foi.

Quand on remonte d’un bout à l’autre l’histoire des prophètes Hébreux, on trouve que le Soufisme existait au temps d’Abraham, qui répondait à l’appel de Dieu, et lorsque après son initiation il revint d’Égypte, ce furent les Soufis qui se rassemblèrent autour de lui et qui formèrent une association de sages. De même, les Soufis, furent les premiers, à la venue de Jésus et de Muhammad, a reconnaître le Divin Message, à faire bon accueil au Messager, à sympathiser avec lui et à le comprendre. La sympathie des Soufis fut grande, car ils savaient combien il était difficile pour un être humain plein de bonté de vivre dans ce monde si faux et ainsi ils réalisaient combien plus grande était la difficulté pour ceux qui portaient le Message de la Vérité. Après la mort du prophète Muhammad on trouve l’existence des Soufis, qui avaient leurs institutions dans toutes les parties civilisées de l’Orient - dans l’Inde, en Chine, en Perse, en Arabie et en Égypte. Autrement, comment les Hindous et les Musulmans auraient-ils pu vivre côte à côte avec leurs religions différentes, si ce n’avait été à cause de la lumière de la sagesse Soufi qui leur apprenait à se respecter mutuellement ? Partout en Orient où la paix existe parmi les pratiquants de croyances diverses, elle est due aux efforts des Soufis qui vivent dans la contemplation de la vérité et dans la réalisation de la source et du but de tous les êtres que nous appelons Dieu.

Lorsque nous considérons la condition du monde actuel, nous trouvons qu’elle n’est pas très différente de celle des temps passés ; la haine, les préjugés, l’amertume existent encore entre les races et les nations entre les partisans de croyances diverses. Tous les efforts faits vers des réformes sociales, commerciales ou politiques ont leur limite ; ils ont leur côté personnel, mais il ne peut pas y avoir des moyens plus grands que la réalisation de la vérité, dans laquelle tous les êtres humains peuvent s’unir. C’est cette idée qui a poussé ceux qui s’intéressent au service de Dieu et de l’humanité a former un noyau de fraternité composé de membres de différentes croyances et de différentes nations. Ils ont leur propre religion, leurs propres églises, leurs propres écritures, le Maître qu’ils estiment et à qui ils offrent leur dévotion. Le Message Soufi ne leur demande pas de changer leur religion, il les aide plutôt à mieux la comprendre. Il leur apprend que la religion ne doit pas être confinée dans une seule croyance, et que la tolérance, l’amour et la sympathie doivent être développés non seulement dans la religion, mais aussi dans les différents aspects de la vie.

C’est là le principal enseignement que le Message Soufi apporte au monde ; cela, et la réalisation de Dieu, non seulement par la croyance, mais aussi par la connaissance : la connaissance de Dieu qui est l’accomplissement de notre vie dans ce monde. La croyance seule ne donne pas aux âmes la pleine satisfaction qu’elles désirent vivement. Souvent de grands croyants en Dieu, après quelque contrariété ou quelque peine profonde, après quelque crise dans leur vie lorsqu’ils sentent qu’ils ont été laissés seuls, sans aucun égard, perdent leur foi ; par exemple combien de croyants ont perdu leur foi après une guerre parce que croire seulement en Dieu n’est pas suffisant. La connaissance de Dieu est nécessaire et ne peut être acquise par l’étude, mais uniquement par une certaine méthode appelée culte intérieur.

Ecrits de Pir-o-Murshid Hazrat Inayat Khan

source


Le soufisme, dit Idries Shah, n’est pas une religion dans le sens communément employé : “Le problème que pose la religion courante n’est pas de nature religieuse : ce qu’il s’agit d’analyser, c’est le phénomène de coercition, d’ordre social qui recouvre le phénomène religieux.” C’est pourquoi, “sous des noms différents, sous des aspects divers, le soufisme à précédé l’Islam de plusieurs milliers d’années”.

Les livres d’Idries Shah - son enseignement - offrent une structure, une matrice à partir de laquelle peut s’organiser une pensée différente, plus flexible, plus ouverte. Il élimine de l’héritage soufi ce qui a été destiné à des temps révolus et se trouve maintenant superflu, inutile : une nourriture destinée à nos ancêtre, dit-il. Réutilisant ce qui est encore valide, il conçoit un matériel neuf. Le soufisme, selon lui, a pour fonction d’aider le développement de l’humanité, d’âge en âge, et selon les possibilités qu’offre chaque époque. Il enseigne que la source de la Connaissance est unique et que s’il peut y avoir des désaccords apparents au niveau des manifestations, au niveau de l’essence, en revanche, le désaccord est impossible ! Le message soufi est simplement adapté “au moment, au lieu et aux gens”. Les livres d’Idries Shah, adressés aux occidentaux, s’apparentent donc plutôt à des ouvrages d’anthropologie et de psychologie qu’à des écrits mystiques. À cet égard, il est amusant, mais probablement très significatif, de noter que, toujours selon Idries Shah, les soufis n’appellent généralement pas leur pratique “le soufisme”. Ils l’appellent science, art, connaissance, Voie, et même, si l’on remonte au Xème siècle, ils s’y réfèrent par un mot à rallonge, nafsaniyyatalinsaniyyat, qu’on peut probablement traduire par psycho-anthropologie.

source
Samedi 28 janvier 2006, 04:23
Sayed Idries Shah:

Sayed Idries Shah
maître Soufi d’origine afghane
Simla, Inde, né en 1924

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Commentaires
J
et merci d'avoir déposé trace de votre passage et de votre approbation sur ce blog
A
l'humanité a besoin aujourd'hui de subir une réeducation sur le plan spirituel. il s'agit de faire emmerger les grandes philosophies sophistes et particuliérement le souphisme d'ibn aarabi qui fut le pionner de la proclammation de l'unité des religions.
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